Des Courmettes au Mas Mireille (Défi Hope 360)

27 septembre 2021

Un défi « Hope 360 »

Dans le cadre de Hope 360 (le samedi 9 octobre à Valence), plusieurs bénévoles ont choisi de relever des défis sportifs et lever des fonds pour financer des filtres à eau écologiques pour A Rocha Ouganda ! Vous pouvez les soutenir et contribuer à leurs projets en cliquant sur ce lien.

Le défi de Coline: Départ, les Courmettes; arrivée : Mas Mireille !

Sur cette page, nous vous proposons de suivre régulièrement le périple de Coline Raillon, notre responsable du pôle Nature du Domaine des Courmettes, qui s’est lancée dans le défi de relier à pied les deux centres d’A Rocha France ! Au programme, une quinzaine de jours de marche, entre 300 et 350 km, et la traversée de 4 Parcs Naturels Régionaux !

Elle en profitera également pour nous partager des anecdotes ainsi que les belles créatures rencontrées sur son chemin !

Le trajet du défi de Coline pour Hope 360 !

Le départ a eu lieu le samedi 25 septembre 2021 !

 

Jour 1 : 

Coline au départ devant les Courmettes [Coline et le défi HOPE 360]

Petite photo au départ des Courmettes avant de commencer la marche !

Pleins de belles choses observées aujourdhui, notamment 14 espèces différentes de papillons de jour !

Sylvandre rencontré sur le trajet [Coline et le défi HOPE 360]

En photo, un Sylvandre. Petite anectode sur cette espèce : avec ses deux cousins, le Sylvandre helvétique et le Petit sylvandre, on ne peut les identifier précisément qu’en appuyant (doucement) sur leur abdomen pour faire sortir les parties génitales (mâle) et compter le nombre de bâtons (comme des petits poils) qui se trouvent dessus. En fonction du nombre, on peut déterminer l’espèce ! Je vous rassure, je ne me suis pas amusée à faire ça ! Même si ça ne les tue pas, c’est assez invasif donc j’évite ! Vous pouvez voir que les Sylvandres sont les pros du camouflage : une fois posés sur un arbre, ils deviennent presque invisibles !

Un petit moment inattendu : me retrouver à 14h dans une partie de brame (de cerfs) ! Normalement, on les entend plutôt au début de la nuit et à l’aube ! C’était génial d’être accompagnée de leurs chants pendant quelques temps !

Je me repose à Gourdon ce soir,  en face des Courmettes ! Après environ 25km de marche, je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir avancé en ayant les Courmettes en face !!

 

Jour 2 : 

Mûres, les fruits de la ronce ! [Coline et le défi HOPE 360]

Des mûres récoltées sur les mal-aimées, mesdames les ronces !

Nous n’aimons pas les ronces car elles ont tendance à être envahissantes et leurs grosses épines nous piquent ! Néanmoins, elles sont importantes ! En ce début d’automne, elles nourrissent nombreux animaux et sont la plante-hôte de plusieurs chenilles de papillon.

Savez-vous pourquoi elles portent des épines ? C’est une stratégie pour se défendre des herbivores qui voudraient manger leurs feuilles, et ça fonctionne bien ! Nous aussi ne devons-nous pas « piquant » quand quelqu’un nous embête ?!! Et pourtant, tous, nous pouvons aussi porter de bons fruits !

Jour 3 : 

Ce soir je dors à Mons. Une belle journée sans averses ni orages contrairement aux deux jours précédents ! J’ai pu découvrir les gorges de la Siagne, qui marquent la limite entre les Alpes-Maritimes et le Var. Les forêts sont plus sèches ici que du côté des Courmettes, ce n’est plus le chêne vert qui domine mais le chêne blanc et les résineux, on s’aperçoit qu’on est dans le Var !

Galles de Cynips [Coline et le défi HOPE 360]

En parlant de chêne blanc, savez-vous ce que sont ces petites boules à la base des feuilles de ce chêne blanc ?Ce sont des galles et elles contiennent la larve d’un insecte : ici un Cynips (une petite guêpe) ! La femelle pond ses œufs sur une partie de l’arbre. En réaction l’arbre produit une galle et, incroyable, cette galle servira de gîte et de couvert pour que la larve se développe correctement ! Sur la photo, vous pouvez voir un petit trou sur la galle du milieu, c’est le Cynips, devenu adulte, qui est sorti !C’est un bel exemple de coopération que nous offre ce chêne blanc : au lieu de combattre son agresseur en le détruisant, il lui offre un espace pour le faire grandir ! C’est comme si l’arbre acceptait cette blessure et réagissait de façon positive.  Ça donne matière à réflexion (et de méditation pendant les longues heures de marche) !On retrouve des galles sur d’autres espèces végétales. Dans la majorité des cas ce sont des Cynips et chaque espèce d’insecte produit une ou plusieurs formes de galles différentes ainsi, en fonction de la forme, on peut savoir qui se cache dedans !

Jour 4 :

De nouveau une très belle journée aujourd’hui avec des paysages ouverts comme je les aime (voir photo) ! J’arrive enfin dans des lieux plus sauvages, moins urbanisés et c’est chouette.

Un paysage comme on les aime ! [Coline et le défi HOPE 360]

Pour ceux qui se demandent où je dors : c’est très varié ! L’idée c’est de dormir dans un lieu abrité ou dans un jardin dans mon hamac plutôt que toute seule dehors (sinon je dors mal, mon imagination s’emballe à chaque bruit entendu – autrement dit : j’ai peur !!).

L’autre idée c’est qu’à chaque fois que je peux dormir sans avoir à payer mon hébergement, je contribue à la cagnotte du projet. Je mets 20€ – souvent la nuit en gite est entre 15 et 20€. A Gourdon, j’ai dormi dans un abri en travaux dans le jardin d’une famille, à Cabris, dans le local des chasseurs (oui, en dessous d’une tête de sanglier empaillée !! Mais j’ai été très bien accueillie et j’ai passé une bonne soirée avec eux !), à Mons dans un gîte communal et ce soir à Jabron, dans l’église ! Déjà 60€ pour la cagnotte !

Trouvez le vautour fauve ! [Coline et le défi HOPE 360]

Sinon côté biodiversité, aujourd’hui ce sera la journée du Vautour fauve (même si les gorges du Verdon où ils nichent, c’est pour demain !) ! Pourquoi ?!

Vers 10h, un Vautour fauve a pris son envol, d’un pin, à 5m au-dessus de moi ! Impressionnant ! Puis, sur le flanc sud de la montagne de Lachens où je passais, 5 Vautours fauve prenaient un courant ascendant, de nouveau juste au-dessus de moi, de quoi bien les observer sans jumelles ! Sur la photo, c’est le petit point noir (bien qu’ils fassent 2m60 d’envergure !).

À les observer rapidement, on pourrait les considérer comme des fainéants. On les voit tout le temps profiter des courants aériens pour se déplacer sans énergie ! Mais souvent ce qu’on a pas la chance d’observer c’est le travail de nettoyeur qu’ils réalisent en mangeant les carcasses ! Alors ne jugeons pas trop vite, parfois un travail peut être très discret !

J’en profite pour glisser au passage que non, les Vautours n’attaquent pas le bétail (idée qui réapparait chez certains éleveurs). Dans les cas où un vautour mange un animal vivant c’est qu’il était déjà en fin de vie et allait mourir dans les heures suivantes.

 

Jour 5

Aujourd’hui, c’est la journée du faux pas ! Je me suis perdue deux fois (et j’ai retrouvé mon chemin deux fois tout de même !).

La première fois, je suivais des empreinte de blaireau (on reparlera du blaireau plus loin !) Et j’ai raté le sentier…

En hamac au-dessus du Verdon ! [Coline et le défi HOPE 360]

La deuxième fois, je descendais rapidement un sentier car je voulais avancer vite pour avoir le temps de passer par le chemin qui passe dans les gorges du Verdon.

 

Mais, je suis tout de même bien arrivée là où je voulais, juste par un chemin différent ! J’ai quand même dû faire deux fois du stop, et je suis passée par les crêtes plutôt que par le bas des gorges ! J’ai toutefois pu découvrir les gorges du Verdon et m’émerveiller devant la beauté spectaculaire de ces paysages ! Ce soir j’ai installé mon hamac au-dessus du Verdon (voir photo), pas très loin du chalet de la maline. Le levée du soleil devrait être beau !

Empreinte de blaireau [Coline et le défi HOPE 360]

Maintenant revenons à nos blaireaux ! En photo, une empreinte où on voit / devine les 5 doigts et les griffes ! Le super pouvoir du blaireau ce sont ses griffes qui font de lui un super terrassier !

Ça lui permet de creuser des (supers) terriers et creuser pour trouver à manger (vers de terre, limaces…). Souvent les blaireaux vivent en famille et donc un terrier a plusieurs entrées reliées par des galeries ! C’est un animal qui aime la communauté !

Les terriers qu’ils abandonnent serviront ensuite de terriers aux renards voire aux loups qui eux n’ont pas le super pouvoir de terrassier ! (Mais ils ont d’autres supers pouvoirs !)

 

 

  

Jour 6

De nouveau une très belle journée mais sur des sentiers pas faciles qui m’ont bien épuisé. Et moi qui pensais avoir une journée plus tranquille que les 2 jours précédents ! Pas de péripéties à vous raconter ce soir ! Mais j’ai eu de belles discussions sur le chemin. Ce soir, je dors dans mon hamac, mais dans un camping, ce qui m’a permis de prendre une douche après 3 jours sans avoir pu me débarbouiller ! Ça fait du bien !

Aujourd’hui, c’est du milieu des falaises que j’ai pu observer les gorges puis j’ai rejoint le lac de Sainte Croix (en photo). Le thème de la journée sera donc l’eau et ça tombe bien puisque le projet qu’à Rocha porte dans le cadre d’Hope 360 est en lien avec l’eau !

Le lac de Sainte Croix [Coline et le défi HOPE 360]

Le lac de Sainte Croix est artificiel, c’est une retenue d’eau pour un barrage hydroélectrique sur le Verdon. Donc pour produire de l’énergie verte, top !

Mais est ce vraiment vert ?

En France et en Europe, la plus part des cours d’eau ont été modifiés notamment par l’installation de barrages (dans la plus part des cas, pas pour l’électricité). Ces barrages modifient complètement de nombreux processus naturels car ils ne « barrent » pas que l’eau mais aussi les sédiments qui ne circulent plus, les poissons, etc. Les impacts sont donc énormes (érosion des plages, reproduction des poissons…).

Alors oui, l’énergie hydraulique est verte d’un point de vue CO2 mais rouge pour la biodiversité. Concilions donc les enjeux climat et biodiversité et trouvons des solutions qui ne modifient pas les processus naturels.

Mais en attendant…libérons les cours d’eau !!

 

 

Jour 7

Le 7e jour, Il se reposa […] Gen 2v.2

Et moi aussi ! Demain ce sera repos ! La coïncidence fait que demain, j’ai une petite journée de marche (12km) pour rejoindre Roumoules où ma tante et mon oncle habitent et où je ferais étape ! Je serai aussi off de téléphone et je vous retrouve pour le 8e jour !

 

Jour 8

Après une après-midi et une soirée ressourçantes en famille, je repars sous un beau soleil pour poursuivre la traversée du plateau de Valensole. Mon Grand-père, en découvrant le plateau de Valensole, avait dit à ma tante : « Mais ce n’est pas un plateau, c’est plein de vallons ! » Je confirme, j’ai passé ma journée à passer d’un vallon à un autre : ça monte, ça descend, ça remonte, ça redescend, etc. ! Les hauteurs sont cultivées, les vallons habités. De beaux paysages en haut, de belles rencontres en bas !

En hauteur, le doux chant des Alouettes lulu a accompagné ma traversée des champs de lavande, tournesol et autres cultures. Regardez la photo en écoutant le chant de l’alouette Lulu (https://www.oiseaux.net/oiseaux/alouette.lulu.html), vous vivrez un petit peu de mon chemin !

La mauvaise herbe folle adventice des cultures ! [Coline et le défi HOPE 360]

En observant ces paysages, c’est bien sûr la question du rôle de l’humain dans l’épanouissement / la création de biodiversité qui est (re)venue titiller ma pensée. Je ne vais pas rentrer dans le débat ici. Par contre ce qui ne fait plus débat, c’est le rôle de l’humain dans la destruction de la biodiv’!

Pour illustrer cette réflexion, sur la photo, vous pouvez voir, devant le champ de lavande, une mauvaise herbe ! Ces fameuses plantes qui nous embêtent en tant que cultivateurs (amateurs ou professionnels ) ! Chez les botanistes, on les appelle les adventices. Chez les amoureux des plantes, les herbes folles ! Un nom différent en fonction du regard que l’on porte sur elles ! Intéressant !

1200 espèces d’adventices en France ! Pour des mauvaises herbes, elles se sont bien épanouies ! Ce sont des plantes qui se sont adaptées aux milieux fortement perturbés, c’est pourquoi on les retrouve en bord des chemins et dans les cultures. Ce qui est intéressant, c’est que, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, à l’exception de quelques espèces, elles sont apparues dans les milieux naturels puis ont colonisés les milieux cultivés. Et non l’inverse !

Puis, en bas, dans les vallons, de belles rencontres humaines ! Illustration : sur le bord du Verdon, je rencontre Marc et Yvonne. Il y a 30 ans, Marc a traversé la France de Cherbourg à Ramatuelle en courant (en 3 semaines, 50km par jour !) pour financer des prothèses pour les enfants au Cambodge victimes de mines. Je ne vous raconte pas en détail l’aventure qu’ils ont vécu, mais c’était inspirant ! Et cela donne des idées !! 2e illustration : ce soir je suis nourrie et logée par Daniel et Marie Claude, gérants du Logis de la Rose à Gréoux les bains qui ont eu vent du projet via ma cousine. Ambiance « comme à la maison » dans cet hôtel ! Un couple qui a le sens de l’accueil. Inspirant aussi !

 

Jour 9

200 km de parcourus, environ 165 à parcourir, 2 Parc Naturels Régionaux traversés, encore 2 à traverser !

Champs de lavande [Coline et le défi HOPE 360]

Aujourd’hui, ce qui a été frappant c’est de passer en seulement quelques kilomètres d’un paysage où l’activité humaine est en harmonie, intégrée à ce qui l’entoure à un paysage où elle est complètement désintégrée, en rupture totale. Des champs de lavande aux échangeurs autoroutiers et zones industrielles (voir photos !). D’un environnement paisible à un environnement agressif. Agressif pour mes oreilles, mes yeux, mon nez. Ces routes, industries me sont apparues comme des barricades, des constructions pour nous protéger de la nature qui nous entoure. Mais qu’est ce qui s’est passé ?

Hier je m’interrogeais sur le rôle de l’humain, aujourd’hui c’est sur sa place !

La transition entre ces deux paysages montre bien que l’humain fait partie de l’écosystème, a bien sa place au milieu de cette vie naturelle, n’en est pas exclue, peut et doit co-habiter avec cette terre. Et cela montre également que l’on s’est isolés, on a rompu le lien avec la vie qui nous entoure.

Echangeurs autoroutiers [Coline et le défi HOPE 360]

Mais, en traversant ces zones industrielles, ces grandes routes, je vois que la vie est bien là, elle résiste ! J’entends un chant de Loriot qui me sort de mes pensées alors que ce sont des étourneaux qui les imitent ! Puis, je vois des papillons, des abeilles qui butinent, pleins de fleurs et la vie humaine ! Oui, la vie humaine ! Je suis surprise par le nombre de personnes qui me saluent, me sourient, me klaxonnent pour m’encourager ! Beaucoup plus que depuis le début de ma marche !

Alors, oui, il y a du chemin pour recréer ce lien à la nature, réapprendre à co-habiter, trouver la juste place de chacun mais la vie est là, bien présente et résistante, alors il y a de l’espoir !

Ce soir, je fais halte à Manosque au presbytère du temple, accueillie par Hanitra que je connais de ma période parisienne ! La coïncidence fait que son culte d’installation dans la paroisse était en fin d’après-midi et c’était chouette de pouvoir y participer !

Jour 10

Arrêt forcé pour ce 10ième jour de marche ! Un épisode cévenol me bloque à Manosque. J’ai hésité longtemps hier soir avant de décider qu’il était plus sage de ne pas aller marcher dans la montagne du Lubéron en pleine vigilance orange ! J’avais le sentiment grandissant, ces derniers jours, d’être dans la course alors je vais prendre ce jour d’arrêt positivement !

 

Jour 11

Ça y est, j’attaque le Luberon !

Après ces derniers jours où j’ai eu la chance de passer du temps avec plein de personnes différentes, il faut repartir seule pour finir le chemin, un peu déprimant ! Mais les paysages sont beaux et changent complètement de ce que j’ai vu jusqu’à présent alors la motivation revient vite ! Ce soir, c’est à Vitrolles en Luberon que je dors.

Crotte de renard [Coline et le défi HOPE 360]

Pour aujourd’hui, deux photos :

– une crotte de …. renard !

– des feuilles de genévrier Cade – et oui les aiguilles sont des feuilles atrophiées !

Alors, quel est le lien entre une crotte de renard et le genévrier Cade ?

Aucun !

 

Non je blague ! En passant par le tube digestif du renard, les baies du Cade germent beaucoup plus rapidement et avec beaucoup plus de succès. Essayer de planter une baie de Cade, vous verrez, c’est très compliqué d’en voir sortir une plantule !

Genévrier Cade [Coline et le défi HOPE 360]

Encore un exemple de relation surprenante que l’on trouve dans la nature ! Même si cette relation de coopération est probablement faite au dépens du renard (qui ne se doute pas qu’il participe à la dissémination et à la germination du genévrier Cade !), on retrouve de nombreuses relations de ce type dans les écosystèmes. Il n’y a pas que la loi de la proie et du prédateur qui règne dans ce monde !

Et en étudiant toutes ces relations qui prennent place dans un écosystème, cela permet de comprendre que tout est lié. Ainsi lorsqu’une espèce disparait d’un milieu, cela peut perturber le milieu beaucoup plus que ce que l’on peut imaginer. De même, lorsque, en tant qu’humain, on agit dans un milieu, on peut perturber de nombreuses relations nécessaires au bon fonctionnement de l’écosystème en question. Tout est une question de liens et de relations !

Pour finir, si vous observez bien les aiguilles du genévrier Cade, vous verrez deux traits blancs. C’est comme ça qu’on le différencie de son cousin le genévrier commun !

 

Jour 12

Arbre mort [Coline et le défi HOPE 360]

Une longue et très belle journée de marche sur les crêtes du Luberon, balayées par un vent à décorner les taureaux ! Mais en apercevant au loin le Mont Ventoux, je me suis dit que c’était mieux ici !!

Ce soir, c’est l’EPUF (Eglise Protestante Unie de France) de Lourmarin qui m’accueille dans son temple ! Merci !

Aujourd’hui, c’est un arbre mort qui a retenu mon attention (en photo). Mais est-il vraiment aussi mort que ça ? Oui, il est bien mort mais il est porteur de vie pour beaucoup d’autres !

Vous pouvez voir le lichen qui le recouvre, il reste un très bon support pour la vie d’autres organismes ! Il sert de gîte et de nourriture à un grand nombre d’insectes – souvent spécialisés et qui ont besoin de ces vieux arbres – et peut-être même de gîte à un oiseau ! Puis, décomposé, il permettra à d’autres espèces végétales de grandir dans un sol riche. C’est pourquoi, laisser vieillir les arbres et conserver les arbres morts est si important pour accueillir plus de vie dans nos forêts !

Puis je connais également un autre « arbre » qui est mort, qui me donne la Vie et sur lequel je m’appuie !

 

Jour 13

Une très belle journée de nouveau sur les hauteurs du Luberon ! C’est vraiment une très belle région !

Aujourd’hui, j’ai aperçu les Alpilles au loin, l’arrivée approche et je dois dire que je n’en suis pas mécontente ! Dans 2 jours, je commencerai à les arpenter puis le Mas Mireille sera en vue !

Ciste cotonneux [Coline et le défi HOPE 360]

Pour cette journée, c’est d’une plante méditerranéenne dont je voudrais vous parler : le ciste cotonneux. Une de ses particularités, c’est que c’est une plante pyrophile : elle aime le feu ! La germination de ses graines est boostée par le feu (ou plutôt la chaleur du feu). Mais elle n’a pas besoin de feu pour que ses graines germent, sinon elle serait pyrophyte ! Nous ne trouvons pas de plantes pyrophytes en Europe, on peut en retrouver en Australie par exemple.

C’est donc l’occasion de parler feux et incendies !

Par la spécificité de ces plantes, on comprend que le feu fait partie des processus naturels qui régissent certains écosystèmes dont nos écosystèmes européens.

Ils permettent, par exemple, la réouverture des milieux. Certes certaines espèces en souffrent et disparaissent du milieu (pour un temps) mais d’autres espèces sont favorisées à leur place. La nature est ainsi faite et bien faite  !

Mais ces feux qui se déclenchent naturellement (par la foudre par exemple) ne sont pas si fréquents. Les incendies provoqués par l’activité humaine, et favorisés par le changement climatique (d’origine humaine), sont beaucoup trop fréquents pour que cela bénéficie aux écosystèmes et là est bien le problème ! Pas le feu mais sa fréquence !

Alors quelle leçon tirer de ce processus naturel ?!  Cela nous montre que la vie reprend toujours son cours après un événement traumatique. Ça prend du temps, il faut reconstruire,  il y a un avant et un après mais la vie est de nouveau là, différente mais là.

Ce soir je dors chez Colette, Nelly et Rosie à Mérindol, merci de leur accueil !

 

Jour 14

Ce matin, je repars pleine d’énergie après cette soirée passée en compagnie de Colette, Nelly et Rosie. Merci pour votre accueil si chaleureux et votre encouragement !

Puis, j’ai la chance d’assister à un superbe levée du jour sur toute la plaine de la Durance et des Alpilles, magnifique ! Ce qui me donne encore un peu plus de courage pour le dénivelé qui m’attend.

Encore une très belle journée dans le Luberon, les paysages marquent la transition à l’approche des Alpilles et sont complètement différents des jours précédents.

Ma marche m’emmène à Cavaillon où l’EPUF locale m’accueille dans son temple, merci !

En marchant cet après-midi, j’ai été victime d’une attaque de moustiques ! Je vais vous épargner la photo des boutons mais je vous mets la photo du lieu de l’attaque ! Vous pouvez voir que c’est une belle forêt désorganisée (oui, la nature ne doit pas être rangée !).

Forêt du Luberon [Coline et le défi HOPE 360]

Mais revenons à nos moustiques. J’ai découvert très récemment que les moustiques étaient des pollinisateurs.

Oui, moi aussi j’ai eu la même réaction (allergique) !

Souvent, on se pose la question du rôle d’une espèce dans un écosystème : mais à quoi cette espèce sert ? Quel est le rôle du moustique ?

Chaque espèce a un rôle, et comme on l’a vu, tout est lié. Mais ne devrait-on pas apprécier une espèce non pas pour la valeur de son rôle, du service qu’elle rend mais tout simplement par ce qu’elle existe ?

Alors cela m’interroge sur ma capacité à aimer les moustiques tout simplement parce qu’ils existent, malgré le fait qu’ils m’embêtent et qu’ils sont vecteurs de maladies pas sympathiques. Et non pas parce qu’ils sont des pollinisateurs (car mon regard sur les moustiques a changé quand j’ai découvert ce nouveau rôle !). Et ce n’est pas un amour très juste ! Y a pas à dire, certaines espèces sont plus faciles à aimer que d’autres ! Et c’est un peu comme les humains ! Mais on est bien appelés à nous aimer les uns les autres (dans le sens de reconnaître la valeur de l’existence de la vie de l’autre) malgré nos différences et peu importe notre rôle.

Un défi quotidien pour les humains et les non humains !

Bref aimons les moustiques ! Ne remettez pas de petites coupelles d’eau dans vos jardins pour qu’ils puissent s’épanouir car ils en ont assez dans la nature !

Mais contempler avec joie vos boutons, une magnifique créature vous a choisi !!

 

Jour 15

Au revoir le Luberon, bonjour les Alpilles !

Une longue journée de marche m’attend. Je reçois des photos de ma famille qui court à Valence pour Hope 360 et cela m’encourage à avancer de mon côté !

J’arrive à Eygalières, il y a une fête de village ! Les fanfares sont de sortie, les gens sont heureux ! Moi aussi ! J’apprends qu’un lâcher de taureaux va avoir lieu. N’ayant jamais vu cette tradition, je reste voir !

Si tout le monde à l’air de bien s’amuser, les taureaux paraissent plutôt stressés…

Je comprends le besoin de traditions mais celle-là me paraît étrange.

En tout cas de mon côté, les fanfares m’auraient suffit !

Fête de village à Eygalières [Coline et le défi HOPE 360]

Je grimpe sur le plateau de la Caume et m’émerveille devant les paysages ! Puis je redescends sur Saint Rémy de Provence où Nicolas et Faustine m’accueillent pour passer la nuit dans leur cabanon de jardin ! Merci beaucoup de votre hospitalité !

Je vous laisse avec une petite anecdote sur comment collecter de l’argent pour le projet sans le vouloir !

Hier soir, à Cavaillon, je dois attendre 20h pour que l’on m’ouvre le temple pour y dormir. Je m’installe sur le trottoir, sors ma semoule pour la faire tremper dans l’eau (ça cuit en 30 min à l’eau froide !). Et là, une voiture s’arrête, un homme descend, me donne 10€ ! Je lui dis NON ! mais il repars !! Pourtant, j’avais pris ma douche la veille (en moyenne j’arrive à en prendre une tous les 3 jours) !

3 minutes plus tard, c’est la voiture de la police municipale qui s’arrête !

Arrivée !!!

Coline est arrivée au Mas Mireille ! [Coline et le défi HOPE 360]

Ca y est, je suis arrivée au Mas Mireille après 375 km de marche ! Je ne sais pas si c’était la hâte d’arriver mais la journée m’a semblé bien longue !

Heureusement, vers midi, je croise le club de trail de Beaucaire avec qui je prends un petit apéro et je repars avec leurs encouragements !

Les tous derniers kilomètres, le long du chemin de Barbegal, je peux voir tout le chemin parcouru depuis les 2/3 derniers jours, c’est chouette !

Puis je retrouve l’équipe du Mas Mireille !

Cette aventure m’a fait découvrir un autre type de marche : marcher pour les autres et non plus uniquement pour moi-même.

C’était la 3e fois que je partais pour une longue marche seule. Je crois que j’ai fait le tour de la marche solitaire mais pas de la marche solidaire !

Merci à tous pour votre soutien et vos mots d’encouragement qui m’ont accompagné. Merci à tous ceux qui m’ont accueilli et permis de contribuer à la cagnotte :

la famille à Gourdon, les chasseurs de Cabris, l’église de Jabron, Annette et Bruno à Roumoules, le logis de la rose à Gréoux les bains, Hanitra à Manosque, l’epuf de Lourmarin, les soeurs Perrotet à Mérindol, l’epuf de Cavaillon, Nicolas et Faustine à Saint Rémy de Provence et le Mas Mireille ! J’ai ainsi pu collecter 380 € !

Merci à tous ceux qui ont participé à la cagnotte et ceux qui m’ont donné sur le chemin.

Cela a permis de collecter 1700€ !! Moi qui m’étais fixé un objectif à 325€, j’étais loin du compte ! Merci de votre générosité !

Collectivement, je pense qu’on est pas loin de l’objectif des 2700€ pour financer les 30 filtres !!

C’était aussi encourageant de faire partie d’un projet collectif et de suivre les histoires des uns et des autres (le défi de Paul et Jean-François, celui de Priscille en famille) ! Un beau défi collectif et solidaire !

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