Des rapaces aux Tourades…aux rapaces aux Courmettes
Article de David Nussbaumer:
Après avoir suivi les rapaces hivernants de la Vallée des Baux, j’ai passé trois mois aux Courmettes pour la suite de mon service civique : l’occasion d’observer à nouveau de nombreux oiseaux de proie !
L’une de mes missions était d’observer l’éventuelle reproduction du Faucon pèlerin sur le domaine. Les données d’archive le signale comme nicheur suivant les années, mais il n’y a que peu d’informations à ce sujet. Suivant les indications de Timothée, j’ai donc cherché ce gros faucon. Et je l’ai trouvé ! Un couple était bien présent et je les ai observés à plusieurs reprises au même endroit : paradant, chassant les intrus, transportant de la nourriture,… Même si je n’ai pu localiser le nid et suis parti trop tôt pour observer des jeunes volants, ces indices indiquent au minimum une tentative de nidification. Cela serait intéressant de déterminer si la reproduction a été réussie, peut-être une autre année !
D’autres rapaces se sont faits bien moins discrets : jusqu’à quatre Aigles royaux, nicheurs dans des gorges voisines, étaient souvent visibles au-dessus du domaine, s’élevant en planant ou piquant dans le vent. L’autre grand rapace emblématique aux Courmettes est bien sûr le Vautour fauve. Passant au-dessus du domaine presque tous les jours, leur grande envergure (jusqu’à 2,7 m !) les rend vraiment impressionnant. Parfois, plusieurs dizaines d’individus volent en cercles à la recherche de carcasses, comme le 18 mars, où plus de 60 individus étaient visibles ensemble juste au-dessus des bâtiments ! Si l’on est attentif, on peut parfois repérer un Vautour moine (encore plus grand !) dans le groupe de charognards.
J’ai également découvert que le versant sud du pic des Courmettes est un passage migratoire pour plusieurs espèces de rapaces, qui passent d’ouest en est, longeant la Méditerranée pour ensuite remonter les vallées des Alpes offrant de bonnes conditions atmosphériques. Ainsi, plus de 80 Busards des roseaux ont été recensés entre mi-mars et mi-mai, dont au moins 30 en deux heures en fin d’après-midi le 2 avril ! Les Bondrées apivores passent plus tard, entre mi-avril et fin mai ; 75 individus ont été vus au-dessus du domaine, dont 58 en milieu de journée le 28 avril. D’autres espèces observées en passage migratoire ont inclus des Circaètes Jean-le-blanc, des Éperviers d’Europe, des Aigles bottés et des Faucons kobez (pour lesquels les effectifs ont atteint des records sur tout le sud-ouest de l’Europe !).
J’ai ainsi observé 16 espèces de rapaces diurnes lors de mon séjour aux Courmettes, une belle diversité ! Ce temps avec A Rocha fut très enrichissant, aussi bien sur le plan de la découverte des missions de conservation que des rencontres avec de très nombreuses personnes ! J’espère avoir bientôt l’occasion de me réengager pour A Rocha, en France ou ailleurs !