Des tortues discrètes mais connectées dans la vallée des Baux

29 octobre 2021

La Cistude, un statut préoccupant

Cistudes d’Europe – Emys orbicularis ©Tamara Diaz Valera

Il y a plus d’un an maintenant, nous vous annoncions le démarrage d’une étude dans la vallée des Baux sur la cistude d’Europe, cette tortue aquatique discrète et craintive. Elle est actuellement menacée dans plusieurs régions de son aire de répartition, principalement à cause de la destruction des zones humides.

Elle est ainsi classée « quasi menacée » sur la liste rouge mondiale des reptiles menacés.

 

 

Pourquoi cette étude ?

Dans la vallée des Baux, seules deux études ont été menées sur cette espèce depuis les années 2000, toutes deux par A Rocha, et uniquement dans le marais de l’Ilon. Néanmoins d’autres populations sont probablement présentes dans la vallée, comme l’attestent de nombreuses observations ponctuelles ces dernières années. Par ailleurs, le territoire ayant connu des changements importants depuis quelques années, la question de l’état de santé de ces populations et des liens entre elles se pose. L’objectif de cette étude était donc double : d’une part localiser et mieux connaître les autres populations en dehors du marais de l’Ilon, et d’autre part évaluer dans quelle mesure l’important réseau de canaux et de roubines de la vallée permet de relier les différentes populations entre elles, condition sine qua non à leur survie.

Exploration sportive dans la vallée des Baux

Cistude d’Europe – Emys orbicularis ©Tamara Diaz Valera

Grâce au concours de dix observateurs motivés, les suivis de terrain ont pu se dérouler d’avril à juillet dernier, et ce malgré le contexte de la crise sanitaire. Ces prospections ont été menées sur 189 transects de 100 m, parcourus deux à trois fois au cours de l’étude, couvrant au total plus de 45 km ! Un effort de recherche sans précédent sur le territoire.

En amont, nous avons dû obtenir l’autorisation d’une quinzaine de propriétaires afin de pouvoir réaliser les observations sur les sites identifiés comme favorables à la cistude. Certains nous ont même fournis des informations précieuses, en relatant l’observation de cette espèce par le passé : merci à eux !

L’heure du bilan

Cistudes d’Europe – Emys orbicularis ©Tamara Diaz Valera

Nos résultats nous ont permis d’affiner nos connaissances sur les populations de cistude : cette espèce est bien présente sur de nombreux sites où elle était connue ou suspectée dans la vallée des Baux. De nouveaux noyaux de population ont été découverts, et deux autres sont à priori éteints. Par ailleurs, l’état du réseau hydrographique s’est révélé bien connecté, et sans discontinuité.

C’est une bonne nouvelle pour l’avenir des cistudes de la vallée des Baux ! Néanmoins, nos analyses nous permettent d’émettre plusieurs préconisations de gestion. Elles permettraient d’améliorer la pérennité, le développement  et la connectivité des différents noyaux identifiés : restauration des ripisylves et des habitats de zone humide, avec une gestion adaptée des berges des canaux.

Cette étude ouvre également de nouvelles pistes d’exploration, afin de confirmer la présence de la cistude sur certains secteurs inaccessibles au cours de l’étude.

Ce qui est certain, c’est que la cistude ne nous a pas encore livré tous ses secrets…

Consultez l’étude complète en cliquant ici

Cette étude a été commandée par le Parc Naturel Régional de Camargue, et financée par l’Union Européenne et la Région Sud, dans le cadre de l’animation du site Natura 2000 des marais d’Arles et de la Vallée des Baux.
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