Une COP équitable ?

1 février 2016

Un article du blog d’A Rocha Planetwise par Dave Bookless – 1er février 2016

Être à Paris pendant les négociations de la COP a été une expérience extraordinaire. Comme on pouvait s’y attendre, le dispositif de sécurité était extrêmement important et très visible. Les deux événements majeurs d’A Rocha — un débat intitulé « Foi et Conservation » sur le site principal de la COP et une grande conférence en partenariat avec d’autres groupes chrétiens dans une église au coeur de Paris — ont tous deux été très fréquentés et ont suscité beaucoup d’intérêt. Ce succès a largement été rendu possible par nos intervenants de haut niveau, dont l’évêque Efraim Tendero, secrétaire général de l’Alliance évangélique mondiale, et le Dr Katharine Hayhoe, une climatologue reconnue et engagée dans le mouvement évangélique. J’ai moi-même accordé plus d’interviews aux médias en une journée que jamais auparavant et ce n’était rien comparé au buzz autour du Dr Hayhoe ! Par moments, le site de la COP 21 du Bourget ressemblait plus à un festival qu’à une conférence sérieuse,  avec sa myriade d’ateliers allant de la fine pointe de la technologie à des animations culturelles surprenantes et remarquables. Ensuite, il y eut l’attente interminable d’un accord final, autour duquel circulaient maintes rumeurs et contre-rumeurs, avant qu’il ne soit enfin accepté à l’unanimitié par les 195 pays.

Alors maintenant que la poussière est retombée, les chapiteaux démontés et que le cirque a quitté la ville, qu’allons nous faire de l’accord conclus lors de la COP21 et que va-t-il se passer maintenant ?

Confuses et déconcertées ? Il semble que de nombreuses organisations soient sous le choc du succès évident de la COP21 de Paris. C’est sans nul doute un résultat remarquable sur le plan diplomatique. Auparavant, personne n’avait prédit un accord qui vise à limiter l’augmentation de la température globale à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, qui fixe l’objectif de lever 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à s’adapter et qui évoque un objectif mondial de zéro émission au cours de ce siècle. Quel contraste avec la dernière fois où le mouvement environnemental mondial s’est réellement mobilisé pour une Conférence sur le changement climatique, en 2009 à Copenhague. Je me rappelle parfaitement le sentiment de désespoir et de morosité — également ressenti par de nombreux chrétiens — qui a suivi l’échec lamentable de cette réunion. Aujourd’hui, le désespoir a fait place à l’euphorie et aux congratulations. À la lecture de certains communiqués de presse, on peut penser que désormais le monde est sauvé — et le travail accompli !

2015-12 Accord de Paris

Des paroles en l’air ? D’autres ont été très critiques et ont mis en avant le flou du texte :

La nature de la COP et la nature de l’espérance. Alors qui a raison : les optimistes naïfs ou les pessimistes cyniques ? La COP21 sera-t-elle un tournant majeur ou un cul-de-sac ? En l’état des choses, les chrétiens doivent s’ancrer dans la parole de Dieu pour retrouver leurs repères. Ni le désespoir de Copenhague, ni l’euphorie de Paris ne dureront. Pour les chrétiens, l’espoir ultime n’est pas fondé sur des solutions politiques et économiques, aussi importantes soient-elles, mais dans l’engagement de Dieu pour la justice et la création. Selon la compréhension biblique de la nature humaine, les peuples et les nations sont capables de faire beaucoup de bien, mais aussi susceptibles de succomber à la tentation et à la convoitise. Il y a aussi les principautés et les puissances, dans le cas présent les intérêts industriels et commerciaux, qui doivent être nommées et contestées. Si nous voulons que les aspirations de l’Accord de Paris se concrétisent, alors le travail ne fait que commencer.

Au final, l’un des évènements les plus notoires de la Conférence de Paris n’a pas été simplement cet accord étonnamment positif, quoiqu’imparfait, mais bien que des groupes confessionnels du monde entier, dont de nombreux chrétiens évangéliques, se réunissent publiquement pour prier, partager, faire campagne et délivrer tous ensemble un message fort. Le département d’État américain a déclaré « la communauté religieuse a joué un rôle essentiel en affirmant qu’il est de notre responsabilité morale de lutter contre le changement climatique. La communauté chrétienne a porté cette initiative… ». En travaillant aux côtés des frères et sœurs de nombreux pays, dont les Philippines, l’Inde, le Ghana, les États-Unis, le Canada et les pays européens, je me suis souvenu de Romains 8:19, « Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu ». Peut-être qu’enfin les enfants de Dieu répondent au gémissement de la création et retrouvent leur appel à cultiver et garder la terre fertile de Dieu.

Traduction: Mireille Boulanger / Valérie Coudrain

Entre victoires et défis: réflexions sur l’année 2024 14 décembre 2024
Bilan 2024 et perspectives 2025 du réseau ambassadeur 14 décembre 2024
Dernières nouvelles
Thierry et Margot, nouveaux directeur et responsable événementiel 14 décembre 2024
Retour sur les travaux réalisés aux Courmettes 14 décembre 2024